VIDEO DU DISCOURS :
https://www.youtube.com/watch?v=2hduEWIzvCs
Votre Excellence, Mesdames et Messieurs, Chers amis, Bonsoir à tous,
Merci d’être là si nombreux ce soir et bienvenue dans cette maison au siège de l’UNESCO.
Je voudrais commencer par saluer l’association La Semaine du Son, ses équipes, son président Christian Hugonnet, et le formidable travail qu’ils ont réalisé au cours de toutes ces années et auquel nous sommes très fiers de nous associer désormais dans cette Semaine du Son de l’UNESCO, grâce à l’engagement de nos États membres, de cinq d’entre eux plus particulièrement qui ont été cités, mais en réalité de tous car c’est une décision qui a été prise au plus haut niveau de nos instances de gouvernance.
Je voudrais aussi remercier tous ceux qui sont là ou qui nous accompagnent au fil de l’année, les artistes, les chercheurs, les universitaires qui sont avec nous sur ces questions car on pourrait dire « Au commencement était le Son », avant tout le reste, il y a cette terre qui qui vibre grâce aux vivants et ici dans cette maison où nous sommes la maison de la diversité, nous voyons à quel point cette notion s’applique dans tous nos domaines d’actions. Il y a les sons de la nature, les sons de la diversité du vivant, ici-même à l’UNESCO, au printemps dernier, était dévoilé le premier rapport sur l’état de la biodiversité dans le monde et la biodiversité se sont aussi la diversité des bruits de la nature, ce qui nous manque, le chant des oiseaux qu’on n’entend plus en ville, le vent, le vent dans les arbres, le bruit de l’eau. Cette question de la biodiversité qui est celle qui est devant nous, qui est celle que nos enfants nous rappellent, c’est aussi la question de la diversité des sons. Je pense au travail formidable qui a été fait - je sais que beaucoup le connaissent - par Bernie Krause sur la collecte de ces bruits de ses sons de la nature.
Mais il y a aussi tous les sons qui sont ceux de nos cultures, encore une fois dans toute leur diversité : les paroles, les chuchotements, les mélodies des langues sifflées qui sont en ce moment à l’honneur dans un film roumains – on reparlait de l’image - de Corneliu Porumboiu, les accents régionaux , la musique si universelle - cher Jean-Claude Casadesus qui nous fait le grand honneur d’être avec nous ce soir - cette musique qui nous dit l’histoire de chacun mais qui nous touche tous, qui est à la fois très singulière. Et c’est ce que nous allons entendre aussi avec Rokia Traoré, une musique qui vient de quelque part et qui est universelle et qui nous parle à tous, cette musique qui nous accompagnent dans tous les moments de la vie.
Aujourd’hui, nous avons à l’UNESCO dit adieu à l’un de nos collègues et dans ses obsèques, le moment peut-être le plus touchant c’était une chanson d’Ira et Georges Gershwin.
Cette musique qui nous parle à tous, ce son de la biodiversité, cette diversité des langues aussi, les langues du monde, ces langues dont nous savons qu’elles disparaissent, ces langues qu’à l’UNESCO nous défendons, toutes les langues autochtones auxquelles nous avons consacré une Année Internationale en 2019, et pour lesquelles les Nations Unies nous ont désigné chef de fil pour une décade pour les langues autochtones qui commencera en 2022.
Toute cette diversité des sons, il faut la protéger parce qu’elle reflète la diversité aussi du génie humain et de la beauté de la planète. Et c’est le travail que nous faisons ici, le travail sur les langues autochtones, le travail sur le patrimoine immatériel, et je pense notamment au travail que nous faisons sur la musique pour préserver toutes les musiques. Encore récemment à Bogota, en décembre, nous avons fait entrer au Patrimoine Immateriel de l’UNESCO un certain nombre de musiques, après le Reggae précédent, cette année la Morna, cette année la musique Gnawa ou encore la Bachata ; et nous avions à Bogota une exposition sonore sur la diversité des langues ; et bien sûr nous travaillons aussi sur ce rapport entre la musique, les sons et l’image, c’est le cas pour l’art contemporain, c’est le cas bien sûr pour le cinéma - et je me réjouis de la présence de cinéastes et de Costa Gavras qui doit qui doit nous rejoindre et qui s’associe à cette Semaine du Son de l’UNESCO.
Et c’est bien sûr le travail que nous faisons dans l’éducation artistique, qui était au centre de notre Conférence Générale en novembre ici à l’UNESCO et du travail que nous allons faire aussi avec vous à l’occasion de cette Semaine pour que l’architecture, si elle si nous voulons des villes durables et inclusives, prenne mieux en compte la dimension sonore et ça tombe bien alors que nous relançons à l’UNESCO les capitales mondiales de l’architecture en 2020 au Brésil.
Donc pour toutes ces raisons, pour toutes ses dimensions qui sont culturelles, sociales, économiques, parce que les grands défis, ceux des inégalités, ceux de la biodiversité qui sont les enjeux de notre siècle, passent par la question du son, il y a autant de bonnes raisons pour que l’UNESCO soit un partenaire maintenant plein et entier de cette Semaine.
Et je vous souhaite donc une très bonne soirée, un très beau concert et surtout une large participation aux évènements qui vont ponctuer cette Semaine ici et d’autres Semaines ailleurs dans le monde.
Merci beaucoup et bonne soirée,
Audrey Azoulay
Directrice générale de l’UNESCO