PROJECTION avec SON EN RELIEF DU FILM « Je vous écris du Havre... »
L’AMBISONIQUE AU SERVICE DU CINEMA
19 JANVIER 2011 au 6b dans le Cadre de La 8è SEMAINE du SON
Nous vous remercions d’être venus en ces lieux de création, partager avec nous cette expérience.
Elle concrétise près d’un an de travail et d’efforts, avec, nous l’espérons à l’arrivée, la réalisation d’une intuition, d’un rêve : permettre la mise en place d’une chaine complète pour la réalisation et la diffusion de films en Relief Sonore.
Pour la première fois un documentaire, tourné, monté, mixé, projeté en Son en Relief.
Pour la première fois la composante verticale du son est utilisée aussi bien à l’avant que à l’arrière de la salle.
Les maitres mots du dispositif sont : créativité innovation simplicité économie.
Ce qui est complètement inédit dans cette présentation, c’est la volonté de ne plus s’adresser à un auditeur unique mais à une salle de spectateurs. De leur faire toucher du doigt, l’importance de la composante Z (verticale) du son dans un récit. De montrer que plus le réalisme et la cohérence des volumes sonores recrées sont grands, plus la possibilité de suscité de l’émotion chez le spectateur est importante.
Françoise Poulin-Jacob avec « Je vous écris du Havre... » nous raconte l’histoire d’amour entre une petite fille et cette ville.
Laissez-vous transporter à l’intérieur du récit. Laissez-vous glisser jusqu’au coeur de la ville. Replongez dans le passé grâce à la formidable puissance évocatrice de la voix des témoins. Adoptez les yeux et les oreilles émerveillées de cette enfant, afin d’écouter le frémissement, l’écho, le rythme de la vie qui y bat. Écouter à 360 °, c’est prendre plaisir à être surpris en permanence.
Tout ce que vous entendez est authentiquement enregistré aujourd’hui.
Le Havre continu d’être un formidable tambour.
Si proche, si différente, cette ville est pleine de paradoxes. Construite en miroir de New York, elle en est presque l’antithèse. Ici l’enfance est constamment présente. 50 ans plus tard, le temps qui passe n’efface pas tout, Le Havre continue de clamer son histoire.
Nous tenons particulièrement à remercier tous ceux qui soutiennent ce projet : Tapages / Euphonia / le 6b / l’AFSI / La Semaine du Son
LES INTERVENANTS
- Jean-Marc L’HOTEL
- Architecte sonore
- Musicien, ingénieux du son, concepteur, monteur, mixeur, intégrateur, formateur.
Une grande partie de mon temps est aujourd’hui consacré à la fédération des énergies autour de l’ambisonie.
Car, nous possédons un des rares outils qui nous permette d’être réellement à l’écoute. Être au centre des choses, ce n’est pas être le centre des choses. Pour écouter l’énergie qui nous entoure, la capter, la restituer, nous devons progressivement appartenir à ce que nous enregistrons. Ne plus sélectionner, ne plus intervenir, juste tenter d’approcher le coeur des choses. Réussir ainsi à réaliser ce que l’ambisonique a toujours rêvé de faire : inscrire une sphère (moi) dans un cube (ce qui m’entoure). A l’arrivée, nous enregistrons ce que nous sommes, nous enregistrons qui nous sommes, dans l’espace que nous captons. C’est notre être qui transpire dans nos enregistrements.
La plus grande leçon que j’ai apprise de mes derniers tournages de documentaire en ambisonique, c’est de ne pas chercher à ce que la réalité soit conforme à mon imagination, mais d’accepter de me laisser totalement surprendre, en permanence.
« Savoir réfléchir c’est bien, mais c’est mieux de regarder et c’est encore mieux de regarder sans réfléchir » !!! A. Kertész
J’ai eu le bonheur de participer à un magnifique projet : capter l’ambiance des villes que traversait le MobilArt CHANEL, les interpréter afin de composer des pièces musicales à partir de cette matière. Durant cette expérience, j’ai pu mettre en évidence que derrière l’apparente banalité des sons urbains se cache l’incroyable musicalité du mouvement de la vie. Poser un regard acoustique sur les gens, c’est d’abord essayer de capter ces moments où leurs activités cessent d’être du bruit, pour dessiner une organisation, générer des harmonies, marquer des tempi qui sont les fondements même de toute musique. En apprenant à regarder derrière la quotidienneté des sons, on redécouvre une poésie, une richesse insoupçonnée. C’est une expérience à la croisée du documentaire et de l’écriture musicale, pas seulement des ambiances, pas seulement des notes composées ; la magie de la musique créée par ces ambiances au travers d’un certain regard.
A l’heure du cinéma 3D, nos rêves nous emmènent par delà la « frontière sonore » celle qui nous permet de d’immerger le spectateur à l’intérieur de l’espace sonore en relief.
Jean-Marc L’HOTEL octobre 2010
- Françoise POULIN-JACOB
- Réalisatrice
Résumé
« C’est rare de se promener dans une image d’enfance. » (Chris Marker)
J’ai la chance de pouvoir le faire. Chaque fois que je me rends au Havre. Pourtant, je n’y ai jamais vécu, je n’y ai aucune attache. Les rues du Havre, ses avenues, ses immeubles, ses commerces, ont le goût de mon enfance. Au Havre, un « je ne sais quoi » n’a pas vieilli, ne s’est pas dénaturé, s’est figé dans le temps. Est-ce la jeunesse de cette ville, fleuron de la Reconstruction et des trente glorieuses ? Est- ce le génie d’Auguste Perret qui a voulu construire la Ville Idéale ? Est-ce sa musicalité à tous égards ?
Ce film est une invitation au(x) voyage(s) dans le temps, dans la ville, dans l’enfance, avec pour guide, la voix de Dominique Reymond.
- Intentions sonores
J’avais depuis le début du projet, développé dans le cadre de l’Atelier Documentaire de la Femis, émis l’intention que la narration passe par la construction de toutes les sources sonores du film.
La colonne vertébrale du film est un texte que j’ai écrit, dit par la comédienne Dominique Reymond. La musique, un thème unique, le contrepoint 9 de l’Art de la Fugue de J.S.Bach, interprété 4 fois par des instruments différents, est mis chaque fois en parallèle avec une des temporalités de la ville. Les voix des témoins de la reconstruction du Havre, habitants, ouvriers, dessinateurs dans l’atelier des architectes, intervenants comme dans un théâtre invisible, entendus comme une mélopée. L’ambiance de la ville, celle d’aujourd’hui, ou celle d’hier, les époques se mélangent, certains sons persistent, racontent, évoquent des instants particuliers à chacun et pourtant communs quelles que soient nos histoires générationnelles.
- Arnault DAMIEN (Euphonia)
Créée en 1995, Euphonia est une société basée à Paris et à Nantes, active dans de nombreux domaines : commercialisation de logiciels et matériels dédiés à la simulation acoustique et à la mesure d’une part, et à la création d’environnements sonores par le biais d’outils novateurs dédiés à l’audio-spatialisation et à l’acoustique virtuelle (techniques ambisoniques, WFS) d’autre part ; Euphonia mène également des activités de recherche et développement et des actions de formation. Euphonia apporte au design sonore son expertise originale dans la maîtrise de l’audio-spatialisation. Les dispositifs immersifs réalisés permettent de simuler des environnements acoustiques dans une visée créative (spectacle, audio-visuel), éducative (muséographie, recherche), médicale ou réglementaire.
Euphonia utilise et développe les techniques ambisoniques depuis de nombreuses années. L’ambisonique constitue un moyen quasi universel de constituer, stocker et transporter un contenu sonore qui peut être reproduit suivant une grande variété de modes de décodage. La matrice ambisonique, par sa scalablilité, s’adapte à un grand nombre de situations techniques et budgétaires. Euphonia étend encore le champ d’utilisation de l’ambisonique par le couplage aux techniques de Wave Field Synthesis (WFS).
Ambisonics, Ambisonique ?
- Klaus BLASQUIZ
Je réalise des enregistrements à partir de prises de son Ambisonique depuis plus de dix ans. Des prises de son de musique traditionnelle, en permettant aux musiciens de jouer dans leur environnement « naturel » plutôt que de leur imposer un passage dans le laboratoire à son qu’est le studio. J’avais participé, qui s’en souvient ? à l’expérience du Grand Son, il y a déjà bien longtemps, qui nous avait conduit à une démonstration de « son 3D » au sein de l’Ircam. Démonstration réussie mais n’ayant pas donné de suites…
- Qui peut le plus
Qu’il s’agisse d’une production en vue de l’édition d’un CD (stéréo) d’un DVD (5.1) ou d’un film, les prises de son effectuées à l’aide d’un micro Soundfield (Format A vers Format B) ont confirmé que lorsque l’on capte un champ sonore d’une manière cohérente, le résultat n’en est que meilleur à l’arrivée, quel que soit le format. On ne devrait pas recourir systématiquement (et exclusivement) à la bonne vieille méthode de la prise de son et du mixage multicanal en mono dirigée, même si les habitudes sont prises depuis longtemps. Et puis, entendre dans une salle de cinéma des enceintes qui font coin coin dans notre dos n’est assurément pas un fin en soi en matière de surround (et même de son 3D !).
- Si tu vas…
Tant et si bien que lors du Carnaval de Rio, par exemple, alors que les premières années les producteurs et techniciens de TV Globo, l’énorme diffuseur qui retransmet chaque année, en direct, les festivités (plus grands événement musical au monde, si l’on tient compte du nombre de participants, de spectateurs, de téléspectateurs et d’acheteurs de CD/DVD), me regardaient d’un oeil narquois (un chercheur fou ?), en sont venus finalement à repiquer directement mon son multicanal afin d’offrir à leurs clients quelque chose de plus réaliste et vivant que leur son mono compressé et partiel. Les démos que je leur avais faites au fil des ans les avaient convaincus du bien fondé de « ma » méthode, rien que par la comparaison entre leur son et le mien.
- Assurance
Par précaution, et surtout afin de rassurer les coproducteurs, je suis amené aujourd’hui à ajouter des couples d’appoint à mon dispositif Ambisonique (frontal ORTF et éloigné Blumlein). Cela permet de corriger des erreurs éventuelles de positionnement du Soundfield et surtout de rectifier des inégalités de niveaux et de localisation des sources, le plus souvent dues aux musiciens et à leurs déplacements intempestifs.
Mais, là aussi, une bonne écoute (pas forcément comparative) ne vaut-elle pas mieux que longs discours ?
- Alain PARMENTIER
- Développement de systèmes acoustiques
- C’est lui qui a conçu et réglé le dispositif de haut-parleurs.
Le 6b
Le 6b est un lieu d’expérimentation culturelle, de résidence et de diffusion.
Implanté dans les anciens locaux d’Alstom à ST Denis sur les Quais de Seine, il regroupe plus d’une centaine de résidents artistes, créateurs, associations, tpe et indépendants : architectes, musiciens, cinéastes, graphistes, travailleurs sociaux etc... répartis sur 4500m².
Chacun y exerce son métier, son art et peut s’impliquer dans le fonctionnement des 1000m² d’espaces communs : salles d’expositions et de concerts, salle de projection, salle de danse ; espace enfants, restaurant associatif, atelier graphique, atelier de menuiserie.
En organisant des événements culturels, en soutenant des projets artistiques tout en ayant une forte implication sociale l’ambition du 6b est de mettre en réseau initiatives et individus tant sur le plan local qu’international.