Frédérick Galiay Solo « Missing time »
25 janvier 2013
21.00 - 22.30
Missing Time est composée pour un soliste à la basse électrique en interaction avec un dispositif d’amplification et de diffusion.
Cette pièce est une composition à plusieurs niveaux avec différentes permutations possibles. La partition est une vue globale et non linéaire du champ des possibles autorisés, et n’étant pas conçue comme une trame à suivre dans sa temporalité, elle laisse à l’interprète le soin d’agencer les différentes propositions.
L’œuvre se présente sous la forme d’un laboratoire sonore en temps réel, une expérience d’immersion, développant une mécanique des relations spatiales et temporelles existant entre les sons.
Le dispositif qui permet d’intervenir sur le son à différents endroits de sa progression, de son émission à sa résonance, est pensé comme un méta-instrument, une machine à plusieurs niveaux de générations et d’interconnections sonores.
Le processus de création se caractérise par une focalisation sur le son et les ressources élargies de l’instrument - celui-ci poussé dans ses ultimes retranchements - et par la dissection et la mise en lumière des éléments constitutifs des sons (attaques, transitoires, résonances...), eux-mêmes considérés comme éléments structurant la composition.
Le « Missing time » définit le temps manquant dans la mémoire des « ravis », à la suite de prétendus enlèvements d’humains (abductions), à bord d’O.V.N.I.
Les huit mouvements de l’œuvre symbolisent, d’une manière métaphorique et assez librement, les huit phases présentes de façon récurrente dans les témoignages d’abductés.
Frédérick Galiay
Né à Paris le 26 juillet 1971, compositeur de musique instrumentale et électroacoustique, bassiste et plasticien, artiste atypique, travaillant au décloisonnement des genres et des courants artistiques, il quitte l’école à seize ans parce qu’il a déjà des sons, des couleurs et des formes plein la tête.
Travailleur opiniâtre, il apprend le solfège et la basse pour la pratique, et suit les cours et conférences du Collège de France, de la Sorbonne et de l’I.R.C.A.M. pour la partie théorique, tout en étudiant parallèlement le dessin et la peinture. Afin d’approfondir sa pratique instrumentale, il se tourne ensuite vers de grands maîtres tels Narendra Batajù, avec qui il apprendra le sitar et la musique indienne, Robert André aux côtés duquel il pratiquera la contrebasse et étudiera le jazz au C.I.M, ou encore Allain Gaussain chez qui il étudiera la composition, l’écriture et l’analyse, ou enfin Michel Zbar, dont il rejoint la classe de composition électroacoustique.
Depuis 1991, il compose de nombreuses musiques de film, la dernière en date étant celle de « Dubaï Flamingo » de Delphine Kreuter, avec Vanessa Paradis, long métrage sorti en 2012, tout en devenant un acteur majeur de la scène improvisée française, sur laquelle il rencontre de très nombreux musiciens, multipliant ses interventions au sein de multiples formations avec lesquelles il joue tant en France qu’à travers l’Europe, et au-delà. Dirigeant également à l’occasion des master class et ateliers d’improvisation, il n’en délaisse pas pour autant ses autres domaines d’investigation artistique, peinture, photographie, sculpture et écriture, et enfin, comme un aboutissement où convergent l’ensemble de ses recherches, ce qu’il nomme ses « compositions audiovisuelles », vouées à des projections en festivals de cinéma, d’art vidéo, d’art numérique ou multimédia, ainsi qu’en galeries d’art, certaines se déclinant en performances, installations, ou expositions photographiques.
L’interpénétration entre disciplines, l’influence qu’elles exercent les unes sur les autres, la mise en évidence de la non traductibilité d’un art en un autre et la complémentarité manifeste de leurs champs d’action respectifs forment le cœur de ses préoccupations.
Patrick Tréguer
Marika Boutou
Relation image et son