26 mai
Le couloir acoustique, un espace pour « reposer ses oreilles » au Palais de la découverte
Un couloir acoustique au Palais de la découverte
Mardi 26 mai à 18 h 30, Jack Guichard, directeur du Palais de la découverte, et Christian Hugonnet, président de la Semaine du Son, ont inauguré le couloir acoustique que la Semaine du Son et ses partenaires - les sociétés Ecophon, Rero, et Jean-Pierre Aubry - ont gracieusement conçu et réalisé pour le Palais de la découverte.
Christian Hugonnet, président-fondateur de la Semaine
du Son, se prête au jeu des questions-réponses et explique l’origine,
les raisons et le but de cet aménagement.Pourquoi concevoir un couloir acoustique au Palais de la découverte
?
Christian Hugonnet : C’est au Palais de la découverte que la Semaine
du Son organise chaque année depuis 2004 sa journée sur le thème
de la santé auditive. L’entrée du Palais, située sous
une haute coupole, présente une acoustique particulière, très
fortement réverbérante : les voix, les pas, résonnent
longtemps, plus de quatre secondes, ce qui crée cet effet prisé
des enfants mais qui peut être fatigant à la longue. J’ai eu
envie de tirer parti de cette acoustique si typique en imaginant une démonstration
scientifique et pédagogique sur ces propriétés sonores.
Ma proposition a été approuvée par le Palais de la découverte
ainsi que par les partenaires de la Semaine du Son -les sociétés
Ecophon, Rero et Jean-Pierre Aubry- qui ont accepté de réaliser
ce couloir acoustique.En quoi consiste cette démonstration ?
Christian Hugonnet : Le public est invité à emprunter ce court
passage de quelques mètres qui conduit à la salle de conférence
et que nous avons réaménagé de sorte qu’il présente
une acoustique plutôt " absorbante " : les voix ne sont pas
réfléchies mais au contraire absorbées par les matériaux
qui le tapissent. Chacun peut donc y " reposer ses oreilles ", reconstituer
ainsi sa capacité d’écoute puis revenir dans l’espace réverbérant.
Ce couloir fera le bonheur des chuchoteurs et des amoureux ! L’expérimentation
de ces deux acoustiques aux caractéristiques opposées, distantes
de quelques pas, permet à chacun de prendre conscience de l’impact
de l’acoustique sur son audition, sur sa voix et sur son comportement, comme
sur ceux des autres.Comment ce couloir a-t-il été aménagé ?
Christian Hugonnet : Dans ce court espace, sur les murs et au plafond, un
matériau dit " poreux ", à base de laine minérale,
piège les molécules d’air mises en mouvement par nos propres
voix ou par des sources sonores extérieures au couloir.Quelle est selon vous sa portée pédagogique
?
Christian Hugonnet : C’est une invitation lancée à chacun de
porter un peu d’attention, un peu d’écoute, à l’environnement
considéré sur un plan sonore, et pas seulement visuel ou esthétique.
On ne se préoccupe généralement du son que lorsqu’il
devient du bruit et qu’il incommode. De même que l’on apprend à
partager l’espace avec les autres, on pourrait aussi apprendre à partager
cette quatrième dimension de l’espace que sont ses propriétés
sonores. J’aimerais que ce couloir acoustique contribue à cette éducation-là.
Un couloir acoustique au Palais de la découverte
L’expérience étonnante du silence retrouvéPour le Palais de la découverte qui privilégie
toujours l’approche des sciences par l’expérimentation, la découverte
et le ludique, ce couloir acoustique représente la formidable opportunité
d’offrir à ses visiteurs une expérience originale à vivre
tout en abordant des phénomènes physiques d’actualité.
Dans un lieu où l’architecture, organisée autour d’un puits
central et d’une coupole de verre, amplifie les bruits et déploie tout
son pouvoir de résonance, ce couloir acoustique constitue un havre
de paix auditif des plus surprenants.
Situé idéalement à côté de la salle d’expérimentation
" sons et vibrations ", ce couloir permet au visiteur de comprendre
ce qu’est un décibel et comment on peut se protéger du son.
Ce couloir peu commun ne se constitue pas de deux parois parallèles
mais d’un ensemble ondulé jusqu’au plafond, n’offrant aucune brisure
susceptible de réfléchir le son.
Le son n’est pas renvoyé d’un mur à l’autre comme dans une salle,
il est largement absorbé.
Bref passage et havre de silence entre deux espaces " bruyants ",
ce couloir se traverse comme un paysage enneigé, dans un silence retrouvé.
Particulièrement agréable et instructif le principe de cet espace
où l’on peut " reposer " ses oreilles sera repris et installé
prochainement dans d’autres espaces du Palais de la découverte.Pour toute information ou rendez-vous :
Véronique Balizet 01 42 78 10 15 ou veronique.balizet chez lasemaineduson.org.
Christelle Linck 01.40.74.81 04 christelle.linck chez palais-decouverte.fr